DECLARATION LIMINAIRE CNAS DU 26 MARS 2024

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DECLARATION LIMINAIRE CNAS DU 26 MARS 2024

Du pain et des jeux. Il y a près de 20 siècles déjà, le poète Juvénal décrivait l’empire décadent d’Hadrien. Aujourd’hui, c’est la perspective que nous propose le pouvoir, les jeux assurément, pour le pain, rien n’est moins sûr.

Pourtant tout avait bien commencé par cette présentation du budget par le ministre romancier Lemaire le 27 septembre 2023 avec un optimisme affiché sur la consommation des français, le gain de 10 milliards d’euros de TVA pour l’Etat le tout malgré le contexte économique.

Après un recours immodéré au 49.3, brutalité de la démocratie, le projet de loi de finances est adopté par la représentation nationale pour, 2 mois plus tard, être amputé par un simple décret de 10 milliards, l’équivalent du budget de notre ministère !

Alors, on peut se gausser d’avoir une action sociale ministérielle de qualité mais tout dépend avec quoi on la compare. La triste réalité c’est qu’elle ne représente que 0.34 % du budget global et que le + 43 millions déclamés par notre Ministre à la presse ne sont une fois de plus, qu’une accumulation année par année des augmentations. S’il reste jusqu’à la fin du règne macronien, il pourra se vanter de la centaine de millions arrachée à Bercy pour l’action sociale et par sa seule force de persuasion.

Non la réalité c’est que pour augmenter une prestation il faut économiser par ailleurs. Ainsi, la proposition de porter les secours locaux à 400 euros ne tient que parce que le marché de réservation de berceaux sera moins onéreux que prévu.

Une bonne gestion aurait voulu que l’on augmente le parc ; ici on gère, on fongibilise façon puzzle.

Au-delà du budget, nous nous inquiétons du turnover et de la fragilité des agents du bureau de la politique sociale. Arriverons-nous à connaître une mandature pleine avec les mêmes interlocuteurs. Obtiendrons-nous enfin les tableaux et les documents que nous souhaitons. Un exemple criant est cette présentation du budget. Ce ne sont plus des briques mais des blocs de béton ! Nous demandons une présentation détaillée dans chaque domaine et pas seulement une copie du projet de loi de finances dont nous connaissons aujourd’hui sa caducité. Vous nous répondez l’administration ne le souhaite pas, mais les organisations syndicales l’exigent et nous pensons encore siéger au sein de cette instance et même y avoir la majorité.

Votre budget est fragile, maladif. Un souffle post olympien et il s’effondre. Et nous savons que septembre sera synonyme d’un nouveau tour de vis budgétaire car présenter pour 2025 un projet de loi de finances avec 20 milliards de moins dans un premier temps c’est raboter l’existant pour construire un plan incliné vers le futur.

Hier, la permanence dans l’emploi, le statut des fonctionnaires, la rémunération, le service aux citoyens et l’action sociale étaient des facteurs d’attractivité de la fonction publique. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas et même avec un abaissement du niveau d’exigence, les concours ne sont pas suffisants pour pourvoir les postes libres.

Alors cet été, pour ceux qui auront encore un brin d’optimisme, nous leur conseillons de bien regarder les jeux et surtout leur slogan

« RÊVONS PLUS FORT » car le réveil risque d’être mouvementé.

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